Ce sera sans aucun doute une conférence passionnante que donnera Roger Soulieux au fort de Tourneville au Havre le jeudi 8 janvier 2015 à 18 h 30 dans le cadre de la Société Havraise d'Etudes Diverses. Roger Soulieux évoquera la vie de sa grand-mère pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est important que les Havrais eux-mêmes, comme Roger Soulieux par exemple, prennent part à l'histoire de leur cité. Roger Soulieux a participé à l'exposition qui s'est tenu dernièrement à la maison du patrimoine en prêtant de nombreux objets. Cet événement avait connu un grand succès de fréquentation. Roger Soulieux collecte souvent des documents sur cette période et on lui rend grâce de les partager avec la Communauté. On remarque que l'affiche de la conférence représente une photographie de Sébastien Haule, bien connu et apprécié,
Je pense que la Seconde Guerre mondiale, malgré les apparences, reste un traumatisme qui n'est pas cicatrisé dans notre ville. Le choc a été tel que la génération ayant vécu cet événement a été dans l'incapacité de se remettre psychologiquement. J'avoue que la commémoration du soixante-dixième anniversaire des bombardements et de la libération du Havre, en 2014, m'a laissé un goût partagé. D'une part, je trouve très bien qu'on parle désormais des bombardements et de la mémoire des victimes civiles qui sont mortes. D'autre part, je n'ai pas trop aimé le choix de l'illustration de couverture pour annoncer le programme de l'anniversaire : un drapeau dressé au milieu des ruines. J'ai été troublé par la tenue d'une conférence de psychanalyse urbaine appelée du " traumatisme au patrimoine ". Pour tout dire, il y a un risque de dire qu'une ville bombardée massivement peut se remettre et devenir ensuite patrimoine mondiale... De manière choquante on a un peu le même processus avec la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon. D'une catastrophe atomique on passe au retour à une apparente vie normale et au redémarrage d'une centrale nucléaire !
Oui Le Havre a été bombardé massivement avec des milliers de morts et des destructions immenses. Oui soixante-dix ans plus tard Le Havre reconstruit appartient au patrimoine mondial. Mais notre ville n'est pas un laboratoire pour des apprentis-sorciers qui pourraient considérer ces événements tragiques comme surmontables donc vivables voire envisageables. Tirer les leçons des bombardements du Havre de la Seconde Guerre mondiale c'est avant tout dire qu'on ne veut plus jamais que cela se reproduise.
Ps : je ne pourrai hélas pas être présent à la conférence, étant hors du Havre à ce moment.
2 commentaires:
Je suis tout à fait d'accord avec toi a sujet de notre ville bombardé, de plus certaines personnes pensent que le traumatisme est passé puisque ceux qui ont vécu cette terrible période sont de moins en moins nombreux. Mais ils oublient ceux qui les suivent et qui ont vu ces témoins gardé leur blessure pour eux sans pouvoir la cicatriser du fait qu'aucune explication logique ou valable n'est venu apaiser leur blessure, et tant que ça ne sera pas fait on se retransmettra advitam eternam, cette déchirure de génération en génération.
Dommage pour ton absence de jeudi, mais ça se comprends fort bien.
Bonjour Dan. Cette notion de traumatisme qui se surmonte est finalement assez dangereuse. Il y a une tendance actuelle à vouloir tout considérer comme "pertes et profits". Une ville bombardée au vingt-et-unième siècle ? Ne vous en faites pas on vous envoie un bon architecte de l'argent pour reconstruire et tout rentre dans l'ordre... Les drames humains sont ineffaçables.
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