Lettre postée le 23 juillet 1917 et envoyée à M et Mme Godement au Havre
Le 22 juillet 1917
Cher frère cher sœur
Vous avez dû apprendre par maman que je suis au Chemin des Dames, où il y fait chaud chez ces Dames; les boches ne cessent de nous envoyer des marrons. Nous sommes dans un ancien gourbi boche qui a été pris à la dernière attaque.
Je suis toujours en bonne santé et je pense que vous êtes de même.
Vivement la relève que je me paye un bon litre de blanc et que j'aille voir un peu les demoiselles après ces Dames. Il y fait moins chaud.
Bonjour à tout le monde car je ne puis écrire comme je voudrais. Je vous embrasse de tout cœur. Embrassez Martha et Yvonne. Il ne faut pas s'en faire. Votre frère va bien.
Le 22 juillet 1917
Cher frère cher sœur
Vous avez dû apprendre par maman que je suis au Chemin des Dames, où il y fait chaud chez ces Dames; les boches ne cessent de nous envoyer des marrons. Nous sommes dans un ancien gourbi boche qui a été pris à la dernière attaque.
Je suis toujours en bonne santé et je pense que vous êtes de même.
Vivement la relève que je me paye un bon litre de blanc et que j'aille voir un peu les demoiselles après ces Dames. Il y fait moins chaud.
Bonjour à tout le monde car je ne puis écrire comme je voudrais. Je vous embrasse de tout cœur. Embrassez Martha et Yvonne. Il ne faut pas s'en faire. Votre frère va bien.
11 commentaires:
j'ai acheté (à la Galerne)il y a peu de temps "Carnet de guerre" de Louis Pergaud.... ce poilu y raconte sa vie au jour le jour (tel un journal).... c'est très prenant et très émouvant !!!
Louis Pergaud y a laissé sa peau, comme pas mal d’autres hommes de culture dans la foule des ouvriers et des paysans partis la fleur au fusil mais aussi le coeur gros, l’inexprimable.
Nous avons pu lire, après ce carnage, des écrits célèbres, d’Officiers Supérieurs, de Politiques, de stratèges, ou d’écrivains reconnus (Dorgelès ou Erich-Maria Remarque) mais on découvre maintenant des hommes plus humbles qui ont vraiment foulé « le terrain » de la guerre et vécu son enfer, sur place..
Lisez : « Les carnets de guerre de Louis Barthas, tonnelier » – paroles d’un humble - ou encore « La main coupée » souvenirs de guerre d’un écrivain authentique, voyageur et érudit prolifique : Blaise Cendrars, citoyen suisse engagé volontaire.
On a l’impression aujourd’hui de re-découvrir cette guerre !
Evidemment, j'en approuve pleinement la Commémoration.
Otto.
A chaque fois que je visite une ville ou un village je regarde toujours le monument aux morts de cette "grande guerre".
C'est impressionnant de constater le nombre de victimes, dans le moindre hameau elles se comptent parfois par dizaine, cela dit bien ce que cela a pu être et je suis toujours a me poser la question de savoir comment la vie a-t-elle pu reprendre après un tel carnage, vie économique et sociale.
Dan ! c'est parce qu'il n'y a rien de plus fort que la vie !
Ce fut la même chose après 39-45.
Otto.
C'est vrai Otto que la vie est la plus forte, la preuve l'espèce la plus fragile sur cette planète est encore là c'est dire...
Merci pour ce petit témoignage. J'ai moi même un ancien carnet du départ d'un soldat du Havre jusqu'à Maubeuge.
Voici un extrait :
"Mercredi 05 août 1914 :
Jour de départ que de monde amassé, que d'adieux, que de femmes venant fleurir, jour le sublime adieu, ceux des partants qui ne peuvent avoir près d'eux leur Femme, ne sont-ils pas plus à plaindre, le coeur serré à ce moment, ou ??? ??? , caractéristique du soldat Français; traversée de Sanvic, que d'acclamations, que de fleurs, on nous lance, partout 99 pour 100 sont des militaires, le plus joli c'est de l'Hôtel de Ville, à la gare, une foule compacte est amassée sur les trottoirs. ??? moderne, Hotel boulevard de Strasbourg c'est inoui, inconcevable, enfin la ?? ème pénètre par l'entrée de la gare de la Petite Vitesse et les curieux massés aux grilles ne peuvent que contempler de voir l'embarquement, qui s'effectue d'une rapidité, d'un ordre méthodique dit-on ne le fit jamais étant de l'active. Sur les wagons plusieurs inscriptions ont été mises "Train Express pour Berlin" ou "Au comble de la Gaieté Française, mort à Guillaume", etc, etc...
Le train s'ébranle : Graville, Harfleur pas une maison que toutes les fenêtres soient garnies du peuple acclamant de tout leurs moyens."
Voilà, malheureusement ce carnet se termine très tôt par rapport à ce conflit qui a duré quatre ans.
Et au passage bonjour à Dan et aux autres ;)
Bonjour Space !
Salut Jean-Michel,
Je fais un petit tour par chez toi pour t'annoncer que mon blog «Havrais-Dire» est «mort» ce matin de la seule volonté de l'hébergeur Over-Blog. Je vais essayer avec une amie de construire un blog personnel ayant les même caractéristiques que le mien actuellement , mais je pense que ça ne pourrait se faire dans l'immédiat, je te tiendrai au courant si cela t'intéresse.
A bientôt jean-Michel
DAN.
@Phyll, Otto, Dan, Space. Merci pour ces contributions. La lettre de Space est très intéressante. Les témoignages de particuliers sont souvent complémentaires de ceux des journaux de l'époque. Ils méritent d'être diffusés.
@Dan Je suis triste pour cette disparition. Je viens de voir que ton site est encore accessible par une petite manipulation. Mais cela risque de s'effacer dans les heures qui viennent. Avais-tu fait une sauvegarde des articles et des commentaires? Te connaissant je pense que oui sinon on peut essayer d'agir en urgence.
Les journaux/publications de l’époque ne valent pas un clou (exemple : l’Illustration). Tout est « bidon ». Tout est fabriqué. Tout est ronflant et patriotard jusqu’à la bêtise. Pour la bonne cause et pour ne pas faire de vagues. Y compris le cinema encore balbutiant, mais récupéré à bonnes fins par les Autorités.
Il est évident que les lettres de soldats (quand elles n’on pas été caviardées par la censure), les carnets personnels, les récits imprimés – après coup - de combattants offrent un témoignage autrement humain, autrement vrai, autrement charnel que tous les documents officiels publiés pour tenir le moral de « l’Arrière » quelquefois plus instable que celui des soldats.
On a rarement, même en "39" abusé autant du citoyen.
Otto.
Salut Jean Michel
effectivement je ne manque pas de prendre de mon temps pour rendre hommage, je dois bien ça, ces noms bien ranger gravé à même la pierre parfois des familles entières et toujours cette même interrogation pourquoi ?
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