vendredi 20 avril 2012

Chapelle des Franciscains menacée de disparition Le Havre en Normandie

On s'avance dans cette rue Philippe Barrey et on est au coeur du quartier des Gobelins au Havre. Philippe Barrey étant un archiviste célèbre de la Ville, on se dit que la voie se place sous un bon signe au point de vue du patrimoine... On arrive, dans la rue, devant une porte intemporelle qui vous invite à entrer dans un endroit calme.  La chapelle des franciscains se trouve à quelques mètres après avoir franchi un jardin. On entre dans l'édifice et on découvre un lieu digne et empli de silence. On monte vers le choeur et on lève les yeux vers des visages splendides sculptés en hauteur. Ils vous regardent, pleins d'expression. On pose alors les yeux sur des vitraux où le mot "merci" est indiqué suite à un voeu du 5 août 1944.

On sort de cet édifice, menacé par la démolition et le remplacement par des appartements, en espérant un "miracle" : la conservation de cette chapelle. Elle a une valeur patrimoniale indéniable et mériterait d'être gardée.

La costière havraise, avec ses sept kilomètres de long et ses 89 escaliers, possède une dimension, pour le moins, spirituelle qui n'a jamais été soulignée. La présence de "l'abbaye de Graville" et de la chapelle Saint-Michel d'Ingouville ( présentes toutes les deux avant même l'église Saint-François et l'église notre-Dame ), l'existence d'une chapelle dans le quartier des Ormeaux, la situation de l'église Saint-Vincent, forment une véritable ligne le long de cette Côte qui relie la ville basse à la ville haute. Cela semblera évident à tous une fois que c'est dit.
  
Comme l'indique un document de la ville du Havre  sur les recommandations architecturales (http://lehavre.fr/sites/all/files/quart_costiere_ouest.pdf) : dans la costière ouest "le patrimoine architectural y est riche et varié et fait l'objet de toutes les attentions". On ne demande qu'à y croire !

La chapelle des Franciscains se trouve rue Philippe Barrey. L'accès à la chapelle y est libre.

ps : pour l'anecdote, j'y suis allé ce vendredi après-midi et une dame me voyant arriver m'a dit : " Ah enfin un prêtre ! je vous cherchais pour faire bénir des médailles destinées à mon fils qui doit participer demain à une compétition sportive et qu'il doit gagner.




6 commentaires:

DAN a dit…

Tout simplement SCAN-DA-LEUX, décidément rien ne résiste à la pioche des démolisseurs, je suis ecoeuré et las de voir toutes ces démolitions, ça me fatigue de voir tant de bêtise, mais que faut-il donc faire pour que le Havre ne se transforme pas en Sarcelle des temps moderne........

phyll a dit…

un lieu visité et photographié sous tous les angles en compagnie de mon pote DAN !..... et comme lui, j'en ai marre de toutes ces démolitions faites au profit des promoteurs !!!

harel a dit…

Oui vous avez très bien fait. C'est un véritable bijou qui ne demande qu'à vivre. Les promoteurs commencent à s'en prendre au quartier Saint-Vincent. On sait bien qu'aucun particulier, ou presque, ne peut débourser 700 000,un million d'euros et beaucoup plus pour racheter de vieilles propriétés dans ce quartier. Les promoteurs ont donc le champ libre car ils gèrent de telles sommes qu'ils sont inatteignables. C'est d'ailleurs pour cela que c'est aux collectivités de pouvoir intervenir. Les sociétés immobilières, adossées à des groupes financiers, ont les reins solides et les quelques rares particuliers qui veulent jouer dans la cour des grands montrent vite leurs limites. Allez rénover un immense bâtiment avec un demi-million d'euros sur la région havraise et on en reparlera. Le prix d'un ascenseur à lui seul est de 80 000 à 90 000 euros. A ce prix là vous êtes vite en culottes courtes.

Anonyme a dit…

En somme, il n'y eut pas suffisamment de destructions en 40/44 ? encore faut-il encore aujourd'hui s'en prendre à ce qui reste, à une époque où le mot "mémoire" motive le plus grand nombre et que l'on se rend compte que celle-ci a une valeur instimable.
Il faut barrer la route à ces voraces de la promo immobilière.
Otto.

harel a dit…

Je suis très étonné de cette destruction programmée. Le plan local d'urbanisme, dans ses orientations d'aménagement, indique qu'il "faut valoriser les éléments remarquables du patrimoine de la costière." "Différentes études menées par la ville du Havre " ont permis d'identifier le patrimoine de la Côte qu'ils convient de préserver. Par exemple, même les villas du 11 et du 38 rue Philippe Barrey figurent dans ce répertoire du patrimoine à préserver( non exhaustif). Et la chapelle qui est au 13, dont on connaît la qualité de l'architecte et l'histoire du bâtiment, devrait disparaître ?

Loic a dit…

Inadmissible