lundi 27 juillet 2009

Déconstruction du Château de Montgeon - Pour une politique de mise en valeur du patrimoine havrais


Le patrimoine havrais dispose d'un nombre limité d'éléments architecturaux de valeur datant de plusieurs siècles. C'est pour cette raison que la préservation du château de Montgeon revêt une importance indéniable. Il s'agit d'un édifice dans un secteur où se trouvent peu de vestiges historiques. Il pouvait créer un contraste très intéressant avec les immeubles modernes du quartier de Caucriauville.

Cette déconstruction du "château" appelle plusieurs remarques :

-le château des Cavelier de Montgeon, dont on dit qu'ils descendraient d'un compagnon de Guillaume le Conquérant, sera remisé quelque part. Ses éléments finiront peut-être démontés au fond d'un parc ou dans un hangar. Destin modeste qui manque de noblesse.

-les incendies qui ont sévi dans le château de Montgeon rappellent qu'un bâtiment laissé sans surveillance permanente sera systématiquement fragile et la proie des pillards ou malandrins. Le fort de Sainte-Adresse est un bon exemple à cet égard. Il fut laissé dans un excellent état au départ de ses derniers locataires. Après plusieurs décennies sans réelle surveillance, ses bâtiments devinrent totalement délabrés et à l'état de ruines. Il ne convient pas d' attendre ou laisser sans surveillance permanente un monument ancien sous peine de le voir dégrader.

-il faut créer une politique de valorisation du patrimoine architectural ancien. Il ne s'agit pas de préserver pour préserver mais de présenter aux Havrais et aux touristes certains lieux, de doter de nouvelles fonctions certains bâtiments. Par exemple, il est satisfaisant que l'ancienne Poste du Havre n'ait pas été détruite mais serve dans l'avenir pour d'autres usages.

-la ville du Havre, terriblement détruite par les bombardements de la seconde Guerre mondiale a une histoire marquée par un traumatisme. Comme un individu, une ville peut souffrir d'un passé marqué par des blessures. Il faut du temps pour que cela cicatrise. Une cité a besoin de repères et de symboles vivants. Que serait par exemple la plage du Havre sans sa villa Maritime ? Il ne s'agit pas de nostalgie. Tout au contraire. Il s'agit plutôt de maintenir vivant un patrimoine. Il y a des idées à développer dans ce domaine. C'est d'autant plus judicieux de maintenir le patrimoine ancien de qualité que les décideurs en place aujourd'hui laisseront eux-mêmes un patrimoine...

-on sait qu'on ne peut pas tout conserver et qu'il ne s'agit pas de faire une ville-musée. Je pense tout de même, depuis longtemps, que le centre-ville de Perret deviendra de plus en plus le Vieux-Havre. L'incorporation au patrimoine mondial de l'architecture Perret dont on se réjouit devrait logiquement rejaillir sur le patrimoine plus ancien, rayonner sur lui et l'illuminer. C'est la route à suivre.

19 commentaires:

geo a dit…

Je persiste à dire que si le chateau de Montgeon était en plein centre-ville il aurait obligatoirement été rénové après l'incendie. Celà prouve que la ville basse (le centre-ville) et la ville haute ne sont pas considérés de la même façon.

Sincèrement j'ai du mal à comprendre la réaction de Rufenacht, lui qui est soit disant un grand amateur d'architecture et de patrimoine. Quels sont les véritables raisons de cette déconstruction ???
Je suis persuadé que la ville à quelques chose derrière la tête et veut récupérer le terrain...pour qui, pour quoi ???

Ou alors la théorie c'est "A quoi bon depenser des millions pour rénover un chateau que la majorité des havrais ignoraient"..."Faisons comme si il n'avait j'amais existé".


En faisant une bref recherche sur internet je me suis rendu compte que les destructions de vieux chateau sont monnaie courante dans toute la France. Des chateaux parfois plus beaux et plus imposant que celui de Montgeon...



Bref c'est un beau gachis car ce chateau remis en état aurait permis d'accueillir des visiteurs à Caucriauville et de donner une autre image à ce quartier.

Ma grand mère doit se retourner dans sa tombe...elle qui me parlait tout le temps de ces balades entre Aplemont et le chateau de Montgeon juste avant la guerre. Caucriauville n'était alors qu'un vaste champ vide de constructions.



PS: Comme toi je suis persuadé que le centre Perret est voué à un destin touristique prestigieux...J'ai toujours considéré le centre reconstruit comme un "monument à part entier"...un "citadelle" du XXeme siècle. Encore faudra t'il savoir mettre en valeur ce patrimoine. Dans ce sens la revitalisation commerciale de la rue de Paris est capitale !...pourquoi ne pas y installer des magasins d'usines, au lieu des Docks café, créer un grand marché dominical sur la place du Vieux Marché etc...

@+ Geo

harel a dit…

Oui en centre-ville on peut espérer que cela aurait plus contribué à le sauver. Il y a de très belles constructions ( square Hauser) qui ont failli aussi être détruites par vétusté. Il faut dire que les normes de sécurité actuelles obligent à totalement réorganiser ce genre de vieux bâtiments. C'est possible mais cela coûte cher.

En France et en Europe, il y a effectivement eu des châteaux et même des cloîtres entièrement démontés. Le célèbre musée des Cloisters aux Etats-Unis comprend notamment plein de constructions européennes démontées et ramenées aux Etats-Unis !!!

Le Havre comporte peu de vieux bâtiments ayant plusieurs centaines d'années et ayant un passé historique riche. C'est une raison importante de les préserver. En plus dans le secteur de la ville haute, le château de Montgeon constituait une véritable perle patrimoniale. Cela avait d'ailleurs été rappelé lors de son achat. Qu'on ne vienne pas dire ensuite que ce bâtiment n'avait pas d'importance. Oui, il aurait pu donner une image très positive à Caucriauville.

La déconstruction est une solution, une décision assez mal assumée, un pis-aller ( on remarquera d'ailleurs que la seule personne présente à la télévision n'était pas un élu...). L'action de l'association a eu ce résultat tout de même très positif d'éviter une désintégration complète.

Le château disparaît du paysage mais n'est pas détruit. Il est déconstruit ! Cela me fait penser aux prélèvements d'organes : nous allons récupérer les morceaux intéressants !

J'ignore l'avenir de ce secteur qui était, pour l'instant, très verdoyant et très protégé. J'espère que cela continuera mais certains "aménageurs" supportent extrèmement mal qu'un territoire existe sans leur intervention.

Pour le château de Montgeon, il a été considéré comme un atout tant que les autorités ont espéré en faire quelque chose. Ensuite, avec tous les ennuis qu'il a subis, il est devenu un "poids". Il disparaît car il n'a pas assez été aimé.

La mise en valeur de l'architecture Perret n'était pas du tout un fait acquis au début. Il a fallu se battre pour imposer sa valeur. Ensuite, évidemment, tout le monde a dit : " c'est génial".

harel a dit…

Pour parler de la rue de Paris, je pense que les nouveaux aménagements du Volcan auront un rôle capital à jouer. Un échec ne serait pas admissible.

Bizarrement ce secteur a du mal à trouver ses marques : les rues piétonnes ( plusieurs fois refaites), la place perret (idem), la rue de Paris... Il manque quelque chose. C'est un peu froid...

Le seul problème avec le centre-ville est le risque de créer une ville-musée. Il ne faut pas s'interdire des réflexions pour faire évoluer certaines zones.

Anonyme a dit…

Des magasins d'usine dans la rue de Paris ! vous blaguez ?
Ces magasins sont en général en périphérie, sur les paillassons d'entrée pour vendre de la camelote de merde venant du monde entier.
Avec des employés travaillant le dimanche, pour être complets.
Ne déshonorez pas la rue de Paris.
Il faut chercher autre chose pour la rendre vivante.

Anonyme a dit…

J'ajoute une chose :
Déconstruire signifie quoi ?
On a déconstruit le "France", c'est plus élégant de présenter l'acte ainsi que de dire démolir. Et pourtant !....
En tous cas, déconstruire ou démolir coûte de l'argent. Avec l'argent de la déconstruction on pouvait déjà faire quelque chose pour sauver ce chateau.
Aucun doute : on ne laissera pas l'emplacement vide et le chateau déconstruit ne sera pas reconstruit. Et où, si cela devait un jour se faire ?
Si c'est dans une autre périphérie faute de place ailleurs, il était aussi bien de le laisser dans son site historique.

geo a dit…

Les rues pietonnes sont très bien mais elles sont pas asser étendu pour être réellement attractives. Il faudrait faire qqchose autour des Halles centrales, en englobant la rue Paul doumer, toute la rue Victor Hugo jusqu'à la Place du Chillou et le Casino.

D'ailleurs dans le cadre du tramway, il es tprévu de construire un parking souterrain sous la place du Chillou et de réduire cette place de moitiée (une moitiée uniquement reservée aux espaces verts). Un immeuble doit en effet être construit sur la partie Sud de la place, permettant ainsi de redensifier le secteur.

Comme toi je pense que la clef du renouveau de la rue de Paris viendra du Volcan. (D'ailleurs on attend toujours les premiers rendus du projet).

Ce Volcan, s'est tellement fait attendre que le "trou" de la place Gambetta jusqu'en 79 à été fatal a une partie de la rue de Paris.



Revenons au chateau de Montgeon. Je propsoe de le reconstruire (en partie) à l'emplacement de l'ancienne Prison (place danton). Notre maire souhaite faire de ce secteur un vaste square avec un équipement public. Les pierres sont là, on peut reconstruire la façade à l'identique (et moderne derrière)).


Au sujet de la proprité Hauser, je ne savais pas qu'elle avait faillit être détruite. C'est la preuvre qu'on peut conserver un patrimoine tout en le mettant en valeur. On aurait du en faire autant de l'ancienne école des beaux arts !

Anonyme a dit…

Je suis assez d'accord avec "Anonyme" sur les magasins dits d'usine.

Rue de Paris, je suis certain que les choses s'amélioreront d'elles-mêmes, sans intervention publique intempestive sur la rue-même, si :
- l'opération Volcan est une réussite
- les paquebots reviennent quai de Southampton.
D'ailleurs, ce dernier point est urgent. Rien n'est acquis pour Le Havre en termes d'escales : mois de juillet très pauvre, et un Queen Mary II qui semble se plaire à Cherbourg.

J'ai parcouru hier midi la rue de Paris, de bout en bout. Une des choses qui devrait être faite : son nettoyage ! Sur toute la longueur, l'odeur de pisse de chien incommode.

Le parking sous-terrain place du Chillou n'est pas encore confirmé, je crois ?

L'extension de la zone piétonne pose à mon avis un problème. Celui des riverains. La zone est dense et il faut être prudent sur la "piétonnisation", qui peut géner les habitants en termes d'accessibilité. Les centres villes des autres villes de France sont à mon avis moins denses, car plus anciens et construits moins haut (je ne parle pas des grandes villes type Lyon, Lille ou Marseille...).

Pour finir sur le château de Montgeon, j'ai peur que la décision du Maire soit aussi regrettable qu'irrevocable. Et nous sommes d'accords, c'est un scandale.
Il ne faut pas rêver, les pierres vont pourrir dans un hangar, et on les balancera plus tard en disant qu'elles sont trop pourries pour tenir.
Un château n'est pas un jeu de légo. c'est une oeuvre architecturale, intégré dans son environnement.
Jeph

Anonyme a dit…

Parlement des ducs de Bretagne, Château de Mesnières-en Bray, des millions d'euros pour réparer des incendies. Ils l'ont fait ! Ils ont reconstruit à l'identique.

geo a dit…

@ Anonyme:

Le Parlement des Ducs de Bretagne est situé dans le centre de Rennes. Il a été reocnstruit à l'identique, il n'y a plus grand chose d'origine. C'est même à ce demander ou est le caractère historique du batiment dans tout ca puisque tout est neuf...

Le problème avec le chateau de Montgeon, c'est qu'avant même l'incendie bien peut de personnes connaissaient son existance...

Ce qui fait peur aux politiques c'est la communication. Et un bon scandale sur toutes les chaines de télévisions Françaises, des émissions à fortes audiences auraient peut être fait basculé les choses ?


@ Jeph:

J'ai bien peut que tu ai raison. Nous avons déjà un bel exemple avec la porte de la manufacture des tabacs qui pourrie ont ne sait ou ...



Pas de crainte pour les croisières au Havre. L'année prochaine la vilel va devenir enfin "tête de ligne" et il y'a déjà 61 escales de programmées en 2010 contre 48 en 2009. La CUNARD à prévu de faire venir le QUEEN VICTORIA au Havre au moins 4 fois dans l'années. Pour l'instant le QUEEN MARY n'est pas programmée, mais il n'y a aucun doute qu'il reviendra...

Personnellement j'ai prévu d'ici deux ans d'acheter dans la rue de Paris. Les prix restent encore raisonnables au Sud de Notre-Dame, mais ce quartier comme le cours de la République est promis à un bel avenir.


Contrairement à ce qu'ont croit, le centre reconstruit du Havre n'est pas plus dense que certaines villes plus classiques. Les rues sont plus larges, aucun immeuble ne fait d'ombre à l'autre. Les tours sont là pour compenser la perte de densité dans certains quartiers. On peut envisager la création de zones semi-pietonnes (trottoirs plus larges, moins de stationnement, zones 10km/h). Le quartier est bien pourvu en parkings souterrains, ca ne devrait pas poser de problèmes.

phyll a dit…

avec le terme déconstruction on prend les gens pour des gamins !!! de même l'orsque l'on dit à un enfant: "pépé est parti dormir au ciel" !!! ça me scandalise !!!

Anonyme a dit…

Je crois que les havrais se font quelqu'illusion quant à la fréquentation des paquebots. Il y en a déjà eu, il y en aura d'autres, peut-être + nombreux, en escale, oui, mais avec des cars ou des trains pour Paris, tout proche, ou Deauville, ou Rouen. LH aura quelques miettes - consommables,sans doute, mais vraiment pas gd chose. Un peu d'équipage, quelques passagers fatigués. Qui achèteront des cartes postales et iront boire une bière sur le quai....
LH est une ville trop neuve pour retenir le tourisme. Parcourir, oui, mais vite fait, pour se faire une idée. Faut-il bcp de temps pour cela ?
L.H. devra se contenter longtemps de l'intérêt et de l'amour des havrais. On ne peut pas aimer L.H. sans y avoir des racines.
Si tourisme il doit y avoir, il faut qu'il vienne de l'intérieur, de la région parisienne, avec des motifs attractifs en plus d'une plage.
Autre sujet et j'y reviens : Montjeon...Le Havre manque-t-il d'autant de parcs ou d'espaces verts que cela ?, entre le sq St Roch, la forêt, Rouelle...
Quelle drole d'idée que cette "déconstruction" sans démolition !!!

geo a dit…

Il n'y a qu'en France qu'on ne considère pas à sa juste valeur le patrimoine du XXeme siècle. les Français sont toujorus en retard sur ce genre de question.

Je ne crois pas que Rouan attire plus que Le Havre, les rouennais eux même n'aiment pas leur ville. effectivement Paris attire, mais c'est normal et Le Havre à tout interêt à se positionenr comme port d'escale de Paris, avec un patrimoine interressant à découvrir au Havre même.

Juste un chiffre: 100 000 passagers se sont rendus dans la ville du Havre l'année dernière....

Pour répondre oh que oui il faut du temsp pour découvrir Le Havre. Au Havre chaque quartier à sa propre identitée et ses propres particularités à découvrir. C'est une ville ou il fait bon flaner.

Le Havre n'à pas à craindre la concurrence de Deauville car hormis la plage il n'y a pas grand chose à Deauville... c'est une ville encore plus neuvre que Le Havre...

Au fait, "anonyme" est de quelle ville ???

Anonyme a dit…

Anonyme - né au Havre et 15 ans havrais, bien + tard - habite entre Nantes et St Nazaire, cette ville qui est vraiment très moche !
Nantes est évidemment une Métropole très attractive et qui "bouge " beaucoup.
Satisfait Géo ?
Deauville attire les snobs, les curieux et les badauds de vedettariat. Comme St Tropez. Ce n'est pas rien !
J'ignore si les rouennais n'aiment pas leur ville. Je ne l'ai jamais constaté. Mais au plan monumental et urbain, il y a beaucoup à voir.
Beaucoup-beaucoup.
Vous êtes un havrais d'un optimisme urbain inoxydable !

geo a dit…

Visiblement pour vous seul "l'ancien" vaut la peine d'être nommé patrimoine.

C'est peut être parceque je suis jeune, mais pour moi le centre-ville reconstruit du Havre c'est quelque chose qui à toujours été là et qui marque l'identitée de la ville, au même titre que le colombages à Honfleur etc...


Ca fait combien de temps que vous avez quitté Le Havre, car Le havre à changé beaucoup plus ra^pidement que n'importe quelle ville. C'est vrai qu'il y'a 15 ans, LH n'était pas une ville très attractive car rien n'était fait pour la rendre attractive. Depuis les choses ont changé, et même les havrais les plus aigris le reconnaissent.


Une enquête récente à montré que Rouen était une ville mal aimée par ses habitants. La même enquête au Havre était beaucoup plus positive.

Certe rouen à un patrimoine important, du fait que la ville à très peut souffert de la guerre. Mais ce patrimoine se limite à quelques rues, on en à vite fait le tour... Le Havre n'à pas à craindre la concurrence de Rouen dans la mesures ou ces deux villes n'attirent pas le même type de tourisme.

Je connais bien Nantes et saint Nazaire. Nantes ne m'à pas marqué plus que ca, en revanche j'ai été étonén apr le dynamisme de Saint Nazaire. Certe la ville à été très mal reconstruite, sans un vrai plan d'urbanisme. Mais c'est une ville qui change et qui met en valeur son patrimoine maritime. L'été c'est une ville qui attire le tourisme pour sa base sous marine et la visite des chantiers de Penhoet.

geo a dit…

A propos de Vandalisme sur le patrimoine de notre pays, je suis tombé sur un site internet édifiant mais criant de vérité.

En France, chaque année, une dizaines d'églises disparaissent sous les pelleteuses, parfois des églises très anciennes, chef d'oeuvre architecturaux.

A PAris, ce sont plusieurs hotels particuliers qui vont disparaître et oh choque, un ensemble conçu par Auguste Perret: Le Ministère de la Marine. Ce batiment reconnu comme une des plus grande réussite de l'époque "art Déco", va laisser la place au futur "Pentagone" Français.


Bref partout en France, c'est la grande debandade du patrimoine culturel et historique...


http://www.latribunedelart.com/Patrimoine.htm

harel a dit…

Oui cela a fait beaucoup de bruit à Paris cette possible disparition d'un bâtiment Perret. Paris est tellement rempli de monuments et bâtiments de valeur qu'il est difficile de faire évoluer cette ville sans porter atteinte à un élement de qualité ou de mémoire. La zone "intouchable " devient le périmètre de la place de la Concorde, Assemblée Nationale, Madeleine... Là on entre effectivement dans le concept de ville-musée pour ce petit secteur.

Au Havre, la situation est bien différente et, à force de réduire, depuis plusieurs décennies, le patrimoine ancien, on n'aura plus grand chose à montrer.

Visite du Havre en 2030 : ici s'élevait autrefois un château, ici se trouvait autrefois une gare maritime, ici il y avait une belle église, etc

On aura sans doute droit à une campagne de communication pour "contrebalancer " la disparition du château de Montgeon. La cloche des dockers mise en valeur, le musée de l'ancien Havre modernisé... "Technique du contrepied" comme je l'appelle !


La perte du château de Montgeon enlève un élément excellent du patrimoine. D'autres, dans un registre différent, partent en ruines ou ne servent plus à rien pour l'instant.

geo a dit…

En dehors du "bien publique", il ne faut pas non plus négliger le patrimoine privé, ce "petit patrimoine" qui fait la ville. Le Havre possède par exemple, autant de quartier datant de l'avant guerre que Rouen (principalement du XIXeme siècle). La surface batie entre l'Hotel de Ville et Sainte-Marie est considérable...

Il ne faut pas négliger tous ces vieux immeubles que certains ravalement mettent en valeur et révèlent aux yeux du publique. Inversement certaines rénovations dénaturent totalement l'architecture ancienne de certains immeubles.

Depuis la fin de la seconde guerre Mondiale, on néglige ce Havre du XIXeme siècle... ca peut s'expliquer car il y'avait d'autres urgences à l'époque.

Il serait temps enfin de porter un regard attentif au "Vieux Havre"... certains immeubles avec de belles façades cachent parfois des surprises à l'intérieur.


La mairie devrait lancer une campagne de ravalement obligatoire des façades... ca créerait de l'emploi en temps de crise.





Pour te répondre Jean Michel, je connais suffisement bien Paris, pour te dire que les politiques se foutent royalement du patrimoine. On ne compte plus les initiatives privées ou publiques qui ont défiguré la capitale...

Un exemple parmis d'autres: le Drugstore des Champs Elysée. Même Cas de figure que le chateau de Montgeon, après l'incendie, l'immeuble à été rasé et remplacé par un horrible batiment en verre style "la Défense"... Il y'avait moyen de le rénover...

Et Haussmann... lui aussi à défiguré Paris, mais c'était nécéssaire. D'ailleurs à la fin du XIXeme siècle tout les parisiens s'élevaient compte la froideur et la laideur des immeubles Haussmanniens, certains artistes en tête !!! Comme quoi les mentalités changent !

Anonyme a dit…

J'ai été longtemps parisien (aussi !) Géo. Et je suis retourné bien des fois à Paris dont je ne me lassais pas....J'aimais les quartiers de l'Est-Parisien. J'y ai travaillé. Ce n'est pas un bâti "génial", c'est de l'habitation modeste, de la moité du XIX ème S. faite pour le petit peuple et les ouvriers qui peuplèrent Paris et je dirai même qui en firent sa gloire artisanale (et qu'on a chassés et continue de chasser, jour après jour, vers les banlieues, pour reconstruire et rénover à des prix de vente et pour des loyers auxquels un citoyen modeste ne peut accéder). Aujourd'hui, ce sont des quartiers à forte densité d'immigration récente ou plus ancienne. Et n'en doutons pas, cette immigration sera elle aussi repoussée ailleurs, au profit de "classes" montantes...
Quartiers différents, mais pittoresques.
Pourquoi cette évocation ? Je pense que c'est parce qu'ils me rappellent ma jeunesse, "Le million", "Hotel du Nord", "Rendez-vous de Juillet", la poésie populaire et peut-être même l'accordéon ! mais certainement pas leur beauté de quartiers si vivants, alors.
Ce que vous dites est vrai.
Pourtant, il faut que les villes bougent, que l'initiative et la décoration correspondent à ceux qui vivent et vivront dans la ville plutôt qu'à ceux qui y ont vécu.
Haussmann n'a pas fait autre chose, pour des raisons politico-hygiéniques, en creusant des tranchées à vif dans le vieux bâti. Ce vieux bâti fut pleuré, et dans celui-ci, combien de vrais taudis sans valeur architecturale ? Il y a 150 ans, c'était un sacrilège. Aujourd'hui, le style Haussmann, c'est du patrimoine, c'est le Paris bourgeois où il faut habiter, c-à-d. l'Ouest parisien par rapport à l'axe Sébastopol-Bd St Michel (en gros) et plutôt "bobo".
Ceux qui construisent en verre maintenant feront demain la fierté de nos petits ou arrière petits-enfants. Ainsi va la vie. L'Art comme l'architecture ne peuvent pas se perpétuer "au modèle".
D'autres corrigeront, dans la mesure du possible (et de leurs moyens financiers)ce qui peut l'être quand celma ne plait plus ou fait injure à l'esthétique. C'est la rénovation qui n'est pas qu'intérieure.
J'ai la conviction que les "responsables" d'aujourd'hui, politiques, promoteurs, bâtisseurs, ceux qui pensent à l'avenir, qui innovent, qui doivent aussi tenir compte de l'évolution de la civilisation matérielle, sont aussi - sinon plus ! - respectueux du patrimoine que leurs anciens qui ont eux aussi, beaucoup démoli (et je n'évoque pas Haussmann dans ce propos, car il a fait oeuvre monumentale). J'en ai l'intime conviction. Il faut faire confiance, mais rester attentif, et savoir protester (cf. Porte de la caserne K) et proposer.
Pour en revenir au Havre - où je reviens aussi - il me semble qu'il y eut un effort notable de rénovation de façades (de façades, en tous cas, derrière, je ne sais pas)..., d'habillage (je pense à la place de l'H. de Ville - qui m'a plu de suite), de rues piétonnes, d'assainissement et tout ce qui fait qu'on se sent bien dans une ville. Le défaut du Havre, j'en suis convaincu, c'est que c'est une ville trop grande pour ses habitants, que l'on n'arrive pas à densifier au niveau de la rue. C'est mieux aujourd'hui qu'en 1970 où, dans ce désert minéral (classé au Patrimoine Mondial), la végétation a fini par grandir et meubler des artères.
Mais je suis d'accord avec vous, c'est une chouette ville, puisqu'on l'aime !!!

geo a dit…

C'est vrai que le centre-ville du Havre est trop grand par rapport aux nombres d'habitants. Mais lorsque la ville à été reconstruite les architectes se sont basés sur des prévisions trop optimistes de croissance. Avec le taux de croissance des années 50-60 on pensait qu'en l'an 2000 il y'aurait 1 million d'habitants au Havre.

Depuis que j'habite au Havre, lorsque je retourne à Paris, j'ai l'impression que les rues sont très étroites...même la dimension des Champs Elysée ne m'impressionne plus. Ces grandes artères havraises, au demeurent très agréables au regard doivent être meublées. Votre exemple de la Place de l'Hotel de Ville est un bon exemple. L'arrivée prochaine du Tramway devrait encore renforcer cette ambiance conviviale.

Cette particularité havraise fait la force de cette ville...on ne trouve pas ca ailleurs. C'est pour celà que le centre-ville du Havre représente un patrimoiune unique, car il réprésente l'optimisme et le mode de vie de l'Après Guerre. Il faut maintenant savoir faire évoluer ce patrimoine et ne pas s'interdire par exemple de densifier ces quartiers (chose qui semble être faite)



Comme vous je regrette le Paris des années 80-90. Mon arrondissement, le 11eme était un quartier vivant ou toutes les catégories sociales se mélangeaient. Ca grouillait de vie et de simplicité.

Je retrouve encore cette ambiance dans les quartiers anciens du Havre: Danton, sainte-anne, sainte-Marie, le Rond Point, l'Eure... mais pour combien de temps encore ?

Aujourd'hui je trouve que Paris est une ville froide et asceptisée. Le Faubourg Saint-antoine est l'exemple parfait. Cette rue est morte. Plus un seul magasin de meuble qui faisait la spécificité de ce quartier. Aujourd'hui cette rue ressemble à n'importe quelle rue de Paris. Les gens qui y vivent ne sont plus que des bobos qui font augmenter le prix de l'immobilier... le changement à été radicale et rapide (un quinzine d'années). J'espère que ca n'arrivera pas au Havre et que je ne serai pas dégouté comme j'ai été dégouté par Paris.