
Un ami, féru d'économie, évoquait la crise immobilière et me rappelait que certains promoteurs immobiliers commençaient à vendre une partie de leur programme à des logements sociaux.
Cela commence, en effet, à se concrétiser. L'ensemble des promoteurs, d'après le journal Les Echos, espèrent une reprise dès 2010 mais ils doivent " tenir " pendant cette période. Ce sont les plus grands promoteurs, dotés de solides moyens financiers, qui ont le plus de chance de résister à une longue crise car ils ont diversifié leurs activités, réduit leurs effectifs, multiplié les promotions sur certains programmes voir abandonné certains. L'un des moyens de résister à la crise consiste à vendre des " queues de programme "( les derniers logements d'un programme immobilier qui ne parviennent pas à être vendus de manière traditionnelle ) à des organismes HLM. La décote peut aller jusqu'à 30 voire 50 %.
L'Etat, de manière spectaculaire, a annoncé le rachat de 30 000 logements dont les travaux n'ont pas été engagés car les promoteurs n'étaient pas sûrs de les vendre. Les bailleurs sociaux seraient prêts à reprendre des terrains ou des programmes entiers. Ils réclameraient un rabais de 20 % voire plus. Les bailleurs insisteraient surtout sur la nécessité d'avoir des logements respectant l'environnement. Je pense surtout que cet argument est un élément de la négociation pour obtenir le meilleur rabais...
Ce système a des intérêts pour les parties concernées. Les bailleurs sociaux négocient les prix et augmentent leur parc social rapidement. Les promoteurs obtiennent de cette façon des liquidités qui leur seront nécessaires pour traverser la crise. Quant aux collectivités locales, elles n'y voient pas d'inconvénient car cela sauve l'activité économique et cela augmente le nombre des logements des bailleurs sociaux. Cela ne me choque pas dans la mesure où les intérêts privés et l'intérêt public peuvent se rejoindre.
Il y a donc, à mon avis, trois perspectives actuellement pour certains programmes immobiliers de grande envergure qui ont été lancés et dont on ne voit pas du tout (ou à peine) les travaux avancer. Soit ils se transforment en logements sociaux, soit ils restent en attente en prévision des jours meilleurs, soit ils se continuent et il va falloir trouver des acheteurs.
2 commentaires:
Le constat que l'on peut faire M. Harel, c'est que dans cette société Ultra-Libérale qui est encouragée et défendue par notre Gouvernement l'on en revienne à de vieilles recettes autour de l'Etat-Providence qui est tout le contraire du Libéralisme. On refait donc une espèce de "socialisme" sans le dire. On a vendu les grandes sociétés Nationales - dont certaines ne valaient pas un kopek selon M. Juppé - qu'aujourd'hui on renfloue en les re-capitalisant avec des fonds que l'Etat ne possède pas, puisque, selon nos Ediles, "il n'y a plus un rond en caisse". Rien de grave !...nos descendants paieront la note, si la terre tourne encore, quand la calotte glaciaire aura entièrement fondu. Comme il reste souhaitable pour le moment que ce ne soient pas les contribuables qui paient la part bénéficiaire dans cette affaire de promoteurs en panne de ventes.
C'est vrai que beaucoup de libéraux ont demandé l'intervention de l'Etat lors de la crise qui a cours actuellement. En France mais aussi aux Etats-Unis... Le pays réputé très libéral sait faire preuve d'interventionnisme économique de temps en temps. Cela ne date pas d'hier. Cela montre qu'en matière économique, on ne doit pas, d'un côté comme d'un autre, se montrer trop dogmatique.
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